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Pour devenir ostéopathe du sport quoi qu'il arrive il faut passer en premier lieu par le diplôme d'ostéopathie généraliste si on peut dire, donc les cinq ans d'études post bac. Et ensuite, se spécialiser à travers soit un DU d'ostéopathie du sport, soit des formations attenantes à la pratique de certains sports. Alors forcément la pratique auprès des sportifs est beaucoup plus exigeante parce qu’il y a une échéance, c’est-à-dire que là on est sur des personnes qui doivent avoir un objectif sportif, ça peut être un match ou tout simplement une course à réussir. C'est différent de l’ostéopathie on va dire « civile » où la personne doit aller s'asseoir devant un bureau donc on est obligé d'avoir un résultat qui est a plus de 100 %. On a tendance à dire que les sportifs sont très exigeants sur la recherche de leurs performances et nous du coup on doit être très très performants sur la pratique du soin, on est obligés de récupérer 100% de leurs capacités pour pouvoir réussir. Alors l'accompagnement du sportif peut se faire soit au cabinet, en classique, donc là c'est le sportif qui prend les devants, qui prend rendez-vous chez nous, et à nous donc de développer notre soin et éventuellement de réorienter avec d'autres thérapeutes qui pourront qui pourront nous aider : des podologues, des diététiciens et autres. C'est une pratique qui est assez individualiste, on n'a pas un retour direct du praticien donc c'est différent de la pratique et des visites des sportifs en club puisqu’ en club généralement tous les praticiens sont dans la même salle et on a une attractivité qui est beaucoup plus dynamique. C'est ce qui me plaît énormément justement dans le secteur sportif c'est que l’on a un travail d'équipe qu'on ne retrouve pas forcément au cabinet. Même si on peut avoir parfois la même population, ce n’est pas la dynamique que l'on a. Et l'avantage donc quand on soigne un sportif en club, c'est que généralement on l’accompagne de la blessure jusqu'à l'événement sportif et donc on a un résultat en direct : on voit si le joueur peut jouer son match, on voit si le joueur peut courir sa course. Alors qu'au cabinet, on n'a pas forcément le retour du patient sur le résultat. Le suivi est plus compliqué au cabinet qu’en clubs sportifs. Alors ce n’est pas nous qui choisissons, c'est le sportif en question. Moi ça fait déjà plus de dix ans que je travaille et en effet, généralement quand on est dans un club, les joueurs vont voir l'ostéopathe du club. Mais depuis le temps, moi j'ai quitté les clubs et souvent j'ai des retours en cabinet de patients sportifs que je soignais qui ont fini par me retrouver et qui reviennent me voir au cabinet parce qu'une relation de confiance qui s'est installée. C'est le patient qui est roi, c'est lui qui choisit. Donc soit il va vers le côté simple, où il prend l'ostéopathe qui est à disposition et généralement payé par le club, ou soit il fait la démarche de continuer avec nous directement. Moi il m'est arrivé d'aller travailler jusqu'en Italie pour un joueur parce qu'il voulait justement que ce soit moi qui le soigne et pas un autre. Au niveau du cabinet, c'est sûr que le Covid à une répercussion par une baisse d'activité parce que déjà il y a moins d’activités sportives donc les gens se blessent moins, il n'y a pas d'échéance sportive, il n’y a plus de course, il n’y a plus rien, donc les entraînements sont fortement diminués. Donc ça, c'est l'activité au niveau de mon cabinet qui représente à peu près 12 % de baisse. Par contre, l'activité internationale est catastrophique puisque tous les événements ont été annulés. Cet été je devais être sur la coupe du monde de rugby des - 20 en Italie qui a été annulée. On m’a déjà annoncé que la prochaine coupe du monde des moins de 20 ans serait aussi annulée donc il reste que les dates internationales des équipes premières. Mais moi à mon niveau je ne peux pas m'investir autant puisque on est obligé d'être confiné avec l'équipe pendant toute la préparation du tournois, ce qui représente une très longue période. Alors qu'à l'époque généralement entre deux matchs on pouvait rentrer à la maison. Quand on sort du diplôme d'ostéopathe, et c'est l’un des premiers constats que j'avais fait en voyant les plaques des autres ostéopathes, c'est que tout le monde est ostéopathe généraliste. On voit généralement marqué sur les plaques : du nourrisson, à l'adulte, aux sportifs, aux vieillards, et finalement les patients sont perdus. Donc pour moi, l'avenir de l’ostéopathie c’est la spécialisation quoi qu'il arrive, qu'elle soit dans le sport, dans la pédiatrie ou quoi que ce soit. La spécialité donc on va la prendre en fonction de nos affinités, moi j'ai choisi l’ostéopathie du sport. Donc quoi qu'il arrive dès que j'ai fait mes stages en milieu sportif donc j'avais choisi tout de suite un club pour intégrer déjà le haut niveau. Donc il faut avoir un pied dans le sport, c'est bien d’être sportif aussi parce qu'on sait comment réagissent les sportifs devant le stress, devant l'impact d'une blessure. Parfois une simple entorse qui peut paraître lambda pour une personne normale, ça peut être rater des Jeux Olympiques pour quelqu'un d'autre donc l’influence n'est pas la même. Et c'est un investissement, on ne peut pas faire ça à moitié, il faut savoir accepter de faire sauter les vacances, accepter pour suivre les tournées. C'est beaucoup, beaucoup d'investissement. Donc un conseil que je pourrais donner, c'est ne pas compter ses heures et chercher toujours toujours à être le meilleur. On ne peut pas être approximatif sur un sportif, sinon ça se voit tout de suite.